Le marché de la climatisation en appartement à Paris
Environ 5/6 % des appartements parisiens sont aujourd’hui climatisés*
Cette proportion ne cesse de progresser et a été multiplié par presque 5 en moins de 10 ans !

Excepté dans le 8ème arrondissement où la proportion de biens climatisés est proche de 10%, cette proportion de 5 à 6% est globalement similaire dans tous les arrondissements de Paris. Plus l’appartement est grand, plus la proportion de biens climatisés est importante.

Quoi qu’il en soit, cette proportion reste très faible. Mais pourquoi une si faible proportion d’appartements climatisés à Paris, comparativement par exemple aux États-Unis où, selon des données de 2022 de l’IEA (Agence internationale de l’énergie), la climatisation est installée dans 90 % des logements ?
Pourquoi est-il si difficile de climatiser un logement parisien ?
La première raison est d’ordre climatique. Paris est situé dans une zone tempérée et est historiquement moins impacté par la chaleur que les régions du sud de la France. Toutefois, cette tendance évolue et les étés parisiens deviennent de plus en plus difficiles à supporter. À titre d’exemple, l’évolution du nombre de jours à plus de 30 °C à Paris sur la période estivale de juin à septembre montre une augmentation constante d’année en année pour atteindre presque 20 à 25 jours par an et non 2 ou 3 jours comme nous pouvons parfois l’entendre.

Ensuite, l’installation d’une climatisation est soumise à des contraintes réglementaires qui dissuadent de nombreux Parisiens d’en installer une, comme nous le verrons plus loin dans cet article.
Enfin, l’installation d’une climatisation représente un coût non négligeable, qui n’est pas à la portée de tous, ce qui limite mécaniquement son déploiement à Paris.
Réglementation et autorisations à Paris avant de poser une clim
Installer une climatisation à Paris peut s’apparenter à un véritable parcours du combattant. Si le lieu où vous allez installer l’unité extérieure de la climatisation est une partie privative, aucune autorisation n’est à demander à votre copropriété. Mais malheureusement, les toitures, balcons, rebords de fenêtre, où vous pourrez installer l’unité extérieure de votre climatisation, sont très souvent des parties communes. Dans ce cas, vous devez obtenir en premier lieu l’autorisation de votre copropriété.
L’accord de la copropriété pour installer une climatisation
Pour ce faire, la première chose à vérifier consiste à consulter votre règlement de copropriété. Celui-ci peut autoriser, ou non, l’installation d’une climatisation dans l’immeuble.
Si elle est autorisée, ce qui reste rare, vous devrez alors respecter les contraintes mentionnées dans le règlement de copropriété, comme par exemple l’obligation que l’installation soit supervisée par l’architecte de l’immeuble, ou encore que le niveau sonore ne dépasse pas un certain nombre de décibels.
En revanche, si l’installation d’une climatisation n’est pas autorisée ou si ce sujet n’est tout simplement pas évoqué dans le règlement de copropriété, il vous faudra en faire la demande lors d’une Assemblée Générale des copropriétaires, en présentant un dossier complet.
N’oubliez pas de préparer ce dossier en amont afin de pouvoir faire inscrire votre demande à l’ordre du jour de l’AG. Celui-ci devra notamment comporter des plans de situation, le modèle de la climatisation qui sera installée ainsi que ses spécificités techniques (niveau sonore, dimensions, mode d’installation, type d’isolation phonique, etc.).
L’objectif est de rassurer autant que possible les copropriétaires et de faire en sorte que, au-delà des contraintes réglementaires, les autres occupants de l’immeuble ne soient pas gênés par votre installation.
Pour obtenir l’accord de la copropriété, vous devrez recueillir la majorité absolue prévue à l’article 25, soit plus de la moitié des voix (donc des tantièmes) des copropriétaires, qu’ils soient présents, représentés ou absents.
À titre d’exemple, si la copropriété est représentée par 1 000 tantièmes, il faudra obtenir 501 tantièmes de votes « pour » afin que la résolution soit adoptée.
En cas de refus, c’est-à-dire si le nombre de tantièmes favorables est inférieur à 501, la loi prévoit la possibilité d’un second vote au titre de l’article 24. Pour pouvoir y recourir, il est nécessaire que le vote à l’article 25 ait recueilli au moins un tiers des voix, soit 331 tantièmes. Dans ce cas, l’accord pour l’installation pourra alors être obtenu à la majorité simple, c’est-à-dire à la majorité des copropriétaires présents et représentés.
Mais attention : le refus des copropriétaires doit être motivé et justifié.
Autorisation d'urbanisme : les règles de la Mairie de Paris et des ABF
Une fois cet accord obtenu, vous allez devoir franchir un deuxième Everest, à savoir obtenir l’accord de la mairie de Paris pour votre installation.
En effet, pour installer un bloc de climatisation ou une pompe à chaleur sur un mur ou sur un balcon, il est nécessaire de déposer une déclaration préalable de travaux (DP) en mairie dès lors que l’installation modifie l’aspect extérieur du bâtiment et est visible depuis la rue.
La demande se fait auprès du Bureau accueil et service à l’usager (BASU). Elle est aujourd’hui totalement dématérialisée et doit être enregistrée sur le site de la mairie :
https://www.service-public.gouv.fr/particuliers/vosdroits/R66455
L’article R.421-17 du Code de l’urbanisme impose une déclaration préalable de travaux (DP) pour la pose d’un climatiseur sur une façade, un balcon ou un toit visible depuis la rue. Grâce à cette démarche, la mairie vérifie que votre projet respecte bien le plan local d’urbanisme (PLU).
À ce titre, il est précisé dans le PLU de Paris que :
« Les édicules techniques (ascenseurs, chaufferies, climatisations, …) doivent être intégrés aux volumes bâtis. Les éventuelles excroissances ne peuvent être admises que si elles bénéficient d’un traitement de qualité destiné à en limiter l’impact visuel. Le regroupement et l’intégration des accessoires à caractère technique (extracteurs, gaines, édicules d’ascenseur, caissons de climatisation, garde-corps, antennes, …) doivent être recherchés de façon à en limiter l’impact visuel, en particulier lorsqu’ils sont visibles depuis des bâtiments voisins. »
(Source : https://data.geopf.fr/annexes/gpu/documents/ )
En d’autres termes, pour obtenir l’accord de la mairie, vous allez devoir faire en sorte que votre bloc de climatisation soit le plus discret possible, et surtout être en mesure d’en apporter la preuve.
Pour ce faire, vous devrez notamment déposer le Cerfa 16702*01. Ce document nécessite d’indiquer précisément le type de climatisation, son emplacement, son intégration visuelle, etc. Il doit être complété et signé par un installateur certifié. Ce document, qui compte 18 pages, doit également être accompagné de photos, d’un dossier d’évaluation des incidences, ainsi que d’un document graphique permettant d’apprécier l’insertion du projet dans son environnement.
A titre indicatif, voici le nombre de demande d’autorisation annuelle à la mairie de Paris pour l’installation de climatisation. Comme vous pouvez le constater, les demandes ne font qu’augmenter, comme le nombre de biens climatisés à Paris, mais aussi que la plupart des demandes sont approuvées.

Conclusion : cette seconde démarche peut s’avérer aussi chronophage et rébarbative que la demande en assemblée générale. Le seul avantage de ce travail est qu’il constitue un excellent dossier à présenter en AG de copropriété, puisqu’il aura vocation à rassurer à la fois la mairie sur votre projet et les copropriétaires de votre immeuble.
Enfin, si votre climatisation se situe dans un secteur protégé soumis à des règles spécifiques en raison de son intérêt historique, culturel, architectural, scientifique ou naturel, une demande auprès de l’Architecte des Bâtiments de France pourra également être nécessaire, ce qui complexifiera encore davantage l’installation.
Jurisprudence : ce que disent les tribunaux sur la clim en appartement
Selon le site d’Engie, dans la majorité des cas, la jurisprudence tient essentiellement compte de la décision du syndicat de copropriété. Si celui-ci invalide l’installation et réclame le retrait de l’équipement, le tribunal concerné suit généralement cette position.
Il est toutefois important de noter que, toujours selon le site d’Engie, « dans la plupart des cas, les climatisations sont autorisées sur balcon et terrasse ».
https://www.engie-homeservices.fr/dossiers/jurisprudence-climatisation-copropriete
En d’autres termes, le plus important, avant l’installation d’une climatisation, est d’obtenir en priorité l’accord de vos voisins en copropriété à Paris !
À retenir : installer une climatisation à Paris relève du parcours du combattant, mais ce n’est pas impossible. Il est indispensable d’être bien entouré par des professionnels reconnus et qualifiés, de préparer un dossier béton et d’entretenir d’excellentes relations avec vos voisins de palier.
Au-delà de ces autorisations, même si la solution la plus performante et la plus esthétique pour un appartement parisien reste une installation split ou multi-split avec une unité extérieure mais aussi la plus compliqué administrativement, des solutions existent pour supporter les longues soirées tropicales parisiennes.
Les différents types de climatisation existantes à Paris
Dans cet article, nous abordons uniquement les véritables systèmes de climatisation capables de rafraîchir l’air intérieur d’un logement, et non les dispositifs de ventilation tels que les ventilateurs, rafraîchisseurs d’air à glaçons ou ventilateurs de plafond. L’objectif est ici d’identifier de réelles solutions permettant de faire baisser la température intérieure d’un logement en période de canicule.
Voici les principaux systèmes de climatisation existants :
La climatisation mobile monobloc
Comme son nom l’indique, la climatisation monobloc est composée d’une seule unité située à l’intérieur du logement. L’extraction de la chaleur se fait par un conduit en plastique qui rejette les calories à l’extérieur.

La climatisation monosplit, bisplit, trisplit, quadrisplit…
Le terme « split » vient de l’anglais et signifie « séparer ». Une climatisation split est composée d’une unité extérieure chargée d’expulser la chaleur et séparée de la ou des unités intérieures (appelées splits) qui diffusent l’air frais dans le logement.

La climatisation monosplit mobile
Le principe est similaire à celui d’une climatisation monosplit classique, à la différence que les unités intérieure et extérieure sont mobiles.

La pompe à chaleur (PAC) air-air
La pompe à chaleur permet de rafraîchir le logement en été et de le chauffer en hiver. Son fonctionnement est proche de celui d’une climatisation split, avec l’avantage, en mode chauffage, de capter les calories extérieures pour les restituer à l’intérieur du logement, ce qui limite la consommation d’énergie. Elle est donc souvent recommandée pour améliorer le DPE d’un logement.

La climatisation à eau perdue
Ce système capte la fraîcheur de l’eau, la restitue dans la pièce et l’eau est ensuite rejetée après avoir capté les calories de la pièce dans le réseau d’évacuation des eaux usées. D’où le terme d’eau perdu car il s’agit d’eau du réseau d’eau potable. Il ne nécessite pas d’unité extérieure mais requiert une arrivée d’eau, une évacuation et une prise électrique. Ce système est très consommateur en eau (environ 150 litres par jour).

Climatisation air-air sans unité extérieure
Ce type de climatisation ne nécessite pas d’unité extérieure. L’appareil, de la taille d’un radiateur, est fixé sur un mur donnant sur l’extérieur. Deux percements sont nécessaires pour permettre l’entrée et la sortie de l’air. Il s’agit d’un système réversible (chauffage en hiver, rafraîchissement en été).

Quel est le prix d'une climatisation à Paris ? (Installation comprise)
Il est très difficile d’évaluer précisément le coût d’une climatisation, celui-ci dépendant du volume à refroidir, de la qualité de l’équipement, de la configuration des lieux, etc.
Voici néanmoins des ordres de grandeur :

A noter que l’installation d’une pompe à chaleur peut aller jusqu’à coûter plus de 30 000€ en fonction de la complexité de son installation et de la configuration des lieux.
Comment climatiser sans l'accord de la copropriété ?
La climatisation mobile monobloc : la solution la plus simple à Paris
Dans un appartement haussmannien, la solution la plus simple reste la climatisation mobile monobloc, avec une évacuation de l’air chaud par une gaine placée à la fenêtre. Elle présente l’avantage de ne nécessiter ni percement ni autorisation particulière, puisqu’elle ne modifie pas l’aspect extérieur de l’immeuble. Elle ne requiert donc ni l’accord de la copropriété ni celui de la mairie.
En contrepartie, ce type de climatisation est nettement moins performant qu’un système split classique. Son fonctionnement repose sur un tuyau d’évacuation de l’air chaud, souvent long et volumineux, qui passe par une fenêtre entrouverte. Résultat : l’appartement est refroidi, mais de l’air chaud continue à entrer, ce qui limite fortement le rendement.
La principale difficulté consiste donc à réduire cette déperdition thermique. Des solutions existent, notamment l’installation de kits de calfeutrage adaptés aux fenêtres, dont voici quelques exemples.
Installer une climatisation mobile split avec unité extérieure
Ce type de climatisation est nettement plus performant qu’une climatisation mobile monobloc. En revanche, l’unité extérieure pose un problème d’impact visuel, susceptible de générer des difficultés avec la copropriété ou la mairie.
Son principal avantage réside dans sa mobilité : en cas de problème, elle peut être retirée sans travaux destructifs. L’installation reste similaire à celle d’un monobloc, le câble reliant les deux unités devant passer par une fenêtre.
Mais contrairement au monobloc, le tuyau est froid, plus fin et souvent plat, ce qui limite l’ouverture nécessaire de la fenêtre. Un kit de calfeutrage reste néanmoins indispensable.
L’unité extérieure peut être posée sur un balcon ou, pour certains modèles, suspendue à un garde-corps à l’aide d’un kit dédié. Attention toutefois : en cas de chute, votre responsabilité serait engagée, avec des conséquences potentiellement dramatiques.
Certains modèles proposent un câble solidaire entre les deux unités, rendant leur manipulation plus complexe. D’autres disposent d’un conduit détachable de 2 à 3 mètres, facilitant l’installation, mais leur prix est plus élevé (environ 2 000 € TTC).
Enfin, soyez attentif à l’évacuation des condensats de l’unité extérieure, qui peuvent gêner vos voisins ou détériorer la façade. Les modèles les plus accessibles débutent autour de 1 000 € TTC.

L’installation de l’unité extérieure dans un garde-manger
Le garde-manger est l’ancêtre du réfrigérateur. Il s’agit d’un petit placard, généralement situé en partie basse des anciennes cuisines dans les immeubles haussmanniens, dont une partie donnait sur l’extérieur. À l’époque, ce dispositif permettait de conserver les aliments au frais pendant les périodes froides.
Dans certains cas, il est possible d’y loger une unité extérieure de climatisation. L’avantage principal de cette solution est qu’elle ne dénature pas la façade de l’immeuble, puisque l’unité extérieure est installée à l’intérieur de votre logement.
En revanche, ce type d’installation impose de nombreuses précautions.
Tout d’abord, le garde-manger doit être suffisamment grand pour accueillir l’unité extérieure. Ensuite, un dispositif de réduction du bruit particulièrement performant devra être mis en place afin de ne pas gêner vos voisins, mais également votre propre logement. L’extracteur devra être assez puissant pour ne pas se mettre en sécurité par manque de ventilation autour de l’unité. Enfin, il sera indispensable de limiter au maximum les vibrations de l’unité extérieure, lesquelles peuvent se propager dans la structure du bâtiment et devenir source de nuisances, tant pour vous que pour les autres copropriétaires.

Les solutions de climatisation sous réserve d’accord copro/mairie/ABF
Les solutions présentées ci-dessous correspondent à des installations que nous avons pu observer lors de nos recherches de biens pour nos clients ou tout simplement au détour de nos visites dans les rues de Paris. En revanche, nous ne sommes pas en mesure d’affirmer si ces installations ont toutes été validées en assemblée générale de copropriété, par la mairie de Paris ou par les Architectes des Bâtiments de France.
L’installation en toiture non visible de la rue
Ce type d’installation est sans doute l’un des plus répandus. Il consiste à positionner l’unité extérieure, généralement sur la partie verticale des cheminées. Les câbles et les liaisons frigorifiques sont ensuite acheminés jusqu’au logement via les conduits de cheminée s’ils sont privatifs, des chatières ou des fenêtres de toit.
En revanche, rares sont les installations disposant d’un véritable caisson antibruit, permettant à la fois de limiter les nuisances sonores et l’impact visuel de l’équipement.

L’installation sur les balcons des immeubles Haussmanniens
Cette solution est probablement la plus courante, car elle est aussi l’une des plus simples à mettre en œuvre. Toutefois, sa légalité interroge, dans la mesure où elle modifie l’aspect extérieur de l’immeuble, et plus particulièrement celui des immeubles haussmanniens, dont le cachet architectural est protégé.
Dans les faits, ce type d’installation est néanmoins assez fréquent, notamment sur les balcons des cinquièmes étages, moins visibles depuis la rue, et plus rarement aux deuxièmes étages. Là encore, ces installations sont rarement accompagnées de dispositifs de réduction du bruit ou de solutions végétalisées permettant d’en limiter l’impact visuel.



























